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La paire était un brelan ! (Ac 14, 19-28)



Lectures : (Ac 14, 19-28) – Ps 144 – Jn 14, 27-31)


Rappelez-vous (Ac 13, 1-5), Barnabé et Saul étaient envoyés par l’Eglise d’Antioche, poussés par l’Esprit, en réponse à l’appel du Seigneur. Ils partaient pour la mission qui leur a été confiée : annoncer la Bonne Nouvelle aux nations. Les voilà maintenant de retour. La boucle est bouclée. Ce qu’on appelle « la première mission » se termine. A leur Eglise, ils rapportent tout ce que Dieu a fait avec eux.


Quelle bonne nouvelle ont-ils annoncée ? Celle que nous continuons d’entendre dans chaque extrait d’évangile qui nous est lu… Aujourd’hui, s’ajoute au message d’Amour de Jésus quelque chose qui ne nous surprend pas : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. » Jésus annonce qu’il n’en dira  pas beaucoup plus. Nous savons donc tout du message : Jésus, fils de Dieu, venu donner un souffle nouveau à la loi, réhabiliter (ou habiter) l’Amour avec un grand A, apporter la lumière, la vie et … donner la paix. Celle qui vient de Dieu. (Jn 14, 27-31)


 

 Méditation


Que d’étonnements dans cet extrait des Actes des Apôtres ! Je vous en partage quelques-uns :


Premier étonnement : Paul et Barnabé reviennent à Antioche. Barnabé et Saul en étaient partis…

C’est Barnabé [1] , qui en fait s’appelait Joseph, « un homme bon, plein de foi, rempli de l’Esprit saint », qui introduisit Saul aux apôtres à Jérusalem (Ac 9, 27). Et c’est lui qui va le chercher à Tarse pour l’amener à la communauté d’Antioche. Barnabé l’homme de réconfort. Et Saul, le juif, le converti, « Saul, appelé aussi Paul » (Ac 13, 9). On peut penser que pour chacun d’eux, le changement de nom marque leur engagement envers la foi chrétienne et leur rôle qui est le leur…


Barnabé et Saul partent. Saul prend de l’assurance, parle, enseigne, prend de la bouteille, et le lead. Paul, le maître. On ne parle plus de Barnabé et Paul mais de Paul et Barnabé.


Deuxième étonnement : Leur voyage, leurs étapes – c’est ce que nous racontent les chapitres 13 et 14 des Actes.

De l’ordre de 2.000 km, 1-2 ans, entre les années 43 et 46 : Antioche, Séleucie, Chypre (Salamine, Paphos),  Attalia, Antioche de Pisidie, Lystres, Iconium, Derbé. Et retour par les mêmes villes. Cela aurait été plus court de poursuivre sur Tarse et de là, rentrer à Antioche ! D’autant que, dans certaines de ces villes, on ne les a pas ménagés : Paul a échappé de justesse à la lapidation.


Qu’est-ce qu’il se passe là-bas qui fait qu’il y a une telle animosité envers les missionnaires ? Un désaccord entre ceux (les juifs) qui pensent que le salut ne peut pas être universel, et ceux (les missionnaires) qui prêchent le contraire : « Quiconque croit est justifié » (Ac 13, 39) !


Pourquoi y retourner ? Parce que les petites églises fondées à l’aller doivent être consolidées, renforcées « pour affermir le courage des disciples, ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. » « Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. » (Ac 14, 22-23)


C’est comme cela sans doute qu’elles ont résisté dans un environnement hostile.


Troisième étonnement :  « Ayant réuni l’église, ils rapportent tout ce que Dieu avait fait avec eux et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. » (Ac 14,  27)

C’est extraordinaire : ils rapportent ce que Dieu avait fait avec eux ! Pas ce que Dieu avait fait pour eux. Pas non plus ce qu’ils avaient fait pour Dieu, ou avec l’aide de Dieu.


Dieu les avait appelés pour réaliser son œuvre : « Mettez à part pour moi Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés » (Ac 13, 2). Et Dieu réalise avec eux. Une collaboration entre l’humain et le divin. Dieu ouvre le cœur des païens à l’Evangile, en leur donnant  accès au monde du salut et la porte était du coup aussi pour les missionnaires qui n'ont qu'à leur porter la parole


C’est sans doute là une des leçons intéressantes à tirer de cette première mission paulinienne, au-delà des conversions et des création d'églises : c'est la conviction que Dieu œuvre avec l’homme pour porter la bonne nouvelle aux nations.

 

 

[1] « Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit : « homme du réconfort ». (Ac 4, 36) 



 

Prière


Seigneur, tu es toujours à nos côtés, dans les difficultés, dans l’adversité, dans la joie aussi, quelle que soit l’œuvre à laquelle tu nous as appelés. Rappelle-le nous à chaque pas que nous marchons, à chaque fois que nous tombons, à chaque fois que nous l’oublions.

 

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