top of page

Un semeur malhabile ? (Mt 13, 1-9)

  • Photo du rédacteur: Isabelle Halleux
    Isabelle Halleux
  • 26 juil. 2023
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 juil. 2023

Comment Jésus présenterait-il sa parabole "du semeur" aujourd'hui à notre monde qui bétonne les chemins, qui impose des zones tampon en bordure des champs pour protéger des pesticides les organismes aquatiques des fossés, qui trie et modifie les semences, qui rend les fruits stériles, monde dont les semeurs sont des machines agricoles bien réglées, ou monde qui récuse les accords de transport céréaliers ? Ce qui pourrait être un drame écologique, environnemental, politique, humain, donne pourtant le fruit et le pain que nous mangeons tous les jours... Qu’en est-il de ta Parole, "ta semence", Seigneur ? Le semeur peut-il être malhabile ?


Trois pistes de réflexion pour méditer cet évangile :

  • Un commentaire de Saint Jean Chrysostome m‘a fait réfléchir au fait que si un professionnel adroit sème en dehors du terrain fertile, ce n’est peut-être ni anodin, ni par hasard… Un semeur prendrait-il le risque de perdre la semence sur un terrain non fertile ? Prendrait-il le risque que cela germe, que cela donne du fruit ? Alors, Jésus-Semeur : Inconscience ? Audace ? ou Confiance ?

  • Dimanche, en sortant de la messe à la cathédrale de Soissons, mon regard a été attiré par le « Jardin des haricots » juste à côté de la cathédrale. Un petit jardin avec des perches et des haricots grimpants de 3 mètres de haut, plus un écriteau explicatif : « En pleine guerre de cent ans (on est au XIV-XVe siècle), les Soissonnais doivent quitter la ville en raison d’une épidémie de peste. Dans leur fuite, quelques sacs mal fermés laissent échapper des graines le long des routes. A leur retour, ils découvrent un champ couvert de fèves permettant de nourrir toute la population affamée. » Des hommes en détresse, des semeurs qui s’ignorent, des grains qu’on croyait perdus, qui germent au bord du chemin, des fruits au centuple, une population sauvée. Manne du ciel ? Hasard ? ou Providence ?

Jardin du haricot, Cathédrale de Soissons - ©iHA, 2023
  • Ma troisième réflexion me vient d’hier matin. Nous participions en famille aux funérailles de la fille d’amis, emportée dans la trentaine par un cancer fulgurant. Elle était une jeune femme intelligente, forte, passionnée, une amie et une professionnelle appréciée, décrite comme une militante acharnée d’un « mieux vivre ensemble ». Sa maman, mon amie, est venue s’excuser auprès de nous pour la forme peut-être un peu choquante (faute d'espérance ?) de la cérémonie qui était du genre laïc pur et dur. Et sa fille cadette m’a remerciée d’avoir tracé discrètement une petite croix avec mon pouce sur le cercueil lors du dernier hommage. Où sont les chemins stériles ? Où sont les terres fertiles ? Qui sème quoi ? Où ?


Si on ne sème que dans les champs de bonne terre bien grasse et bien labourée, en dosant savamment la quantité de semence, avec les bons gestes, on peut récolter au centuple. ça, c’est sûr ! Sans surprise. Sauf calamité.


Mes questions ce midi sont : Suis-je du genre semeur adroit et prévisible, semant dans la bonne terre ? Ou bien est-ce que j’ose être de ceux, de celles qui prennent le risque conscient ou inconscient de « perdre la semence » sur le chemin et de voir jaillir le fruit là où on ne l’attend pas ? Que voient mes yeux ? Qu’entendent mes oreilles ?







1 comentário


Membro desconhecido
29 de ago. de 2023

Je pense vraiment que l'on récolte ce que l'on sème, l'amour finit par germer, même dans un terrain non fertile, cela mettra juste un peu (ou beaucoup) plus de temps à donner ses fruits, mais cela viendra ... c'est tout.

Marie

Curtir

NB : Mes réflexions n'engagent que moi. Libre à vous de partager si vous estimez qu'elles le méritent...

bottom of page